L'Empire bytanzin
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L'Empire Bytanzin, micronation basée sur le monde byzantin des années 1300.
 
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 La chute de Léonce III

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Le Silentiaire
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Le Silentiaire


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MessageSujet: La chute de Léonce III   La chute de Léonce III EmptyMer 7 Oct - 18:48

Quelque part dans la campagne morélienne ; au camp du Basileus Léonce III.

La plaine résonne d’oraisons et d’actions de grâce à destination du Sauveur, autocrate omniscient de toutes choses ; Khrestos, seul Kyrios de toutes choses, sur le Ciel et la Terre.
La ferveur et le soulagement règnent aussi à l’intérieur du monumental et sybaritique pavillon impérial, où Léonce a installé sa Cour ambulante. Le Basileus peut exulter, et pour cause : l’Empire est sauvé ! Les Bougres ont été arrêtés, écrasés, balayés ! Ces vils barbares ont été renvoyés chez eux, dans leurs forêts insalubres ! Pourtant, cette campagne contre l’envahisseur avait bien mal commencé : Léonce, en digne successeur des empereurs Morains de jadis, s’était porté à leur encontre à la tête de son armée. Las ! Il avait été sèchement battu, pour des raisons qu’il ne s’expliquait toujours pas. A ce moment, l’Empire vivait des heures tragiques, et rien ne semblait pouvoir arrêter les armées bougres.

Mais Khrestos ne permit pas que ses fils succombent sous l’épée des barbares : une armée de renfort, venue d’Orient et commandée par un obscur stratopédarque nommé Staurakios, débarqua à Mésoponte, et remporta une victoire miraculeuse et totale sur la canaille bougre, promptement renvoyée par delà la frontière.

Maintenant, Léonce III attend le héros du jour pour le récompenser, et ensuite le neutraliser. Il ne plaît pas à Khrestos que la gloire de la victoire retombe sur un autre que le Basileus, vicaire du Très Saint. Une clameur annonce l’arrivée de Staurakios. Les soldats l’acclament, et cela ne fait que renforcer la détermination de Léonce : cette nuit, après le banquet de la victoire, le stratopédarque trouvera malencontreusement la mort, d’indigestion, selon toute probabilité.
Soudain s’ouvrent les tentures qui font office de porte, et un petit homme fait son entrée, suivi de quelques sbires.

D’un coup d’œil, Léonce a jaugé le nouveau venu : « rustre », décrète-t-il, et on ne peut que lui donner raison. Le Stratopédarque Staurakios, car c’est de lui qu’il s’agit, ressemble plus aux bougres qu’il vient de battre qu’aux aristocrates de Conspantinotle. Le poil noir, les traits grossiers, la barbe broussailleuse, la démarche heurtée; tout en lui fait contraste avec l'hiératique noblesse du Basileus Léonce III.
Le Basileus, toujours absorbé par l’observation du nouveau venu et par le précieux sentiment de supériorité qu’il en retire, ne s’aperçoit pas tout de suite que quelque chose ne va pas, mais enfin, le silence mortel qui règne dans la tente le tire de ses pensées. Quelque chose ne va pas, en effet. Et pour cause : Staurakios et ses sbires sont toujours debout, sur leurs deux pieds ! Aucun d’entre eux n’a fait mine de s’incliner. Le malaise est palpable. Les arrivants le fixent d’un œil mauvais. Léonce tente de parler, mais sa voix tremblante est immédiatement couverte par le grondement rauque qui s’échappe de la gorge de Staurakios :


- Il ne sied pas que Votre Nobélissime Grandeur soit préoccupée plus longtemps par les problèmes de ce monde.

Léonce tente de parler, mais Staurakios élève la main d’un geste sans appel, et le Basileus se surprend à obéir. Le Stratopédarque poursuit :

- Après m’avoir confié votre lourd fardeau, je parle de celui de l’Empire, vous vous retirerez dans le Monastère de St-Makrembolitissa, sur l’île de Sélombrie, en tant que simple moine. Heureux homme ! Vous pourrez ainsi vivre une vie de contemplation et d’élévation de l’âme qu’à la vérité je vous envie.

Le Basileus manque de s’étouffer : c’est une usurpation ! Il se tourne vers ses courtisans, ses gardes, ses ministres, qui font enfin mine de s’avancer vers Staurakios, la dague à la main. Soudainement, comme par magie, une dizaine de soldats surgissent dans la tente, munis de haches et d’épées. Il n’en faut pas plus pour calmer les misérables courtisans de l’Empereur, qui jettent leurs dagues à terre avant de se jeter aux pieds de Staurakios pour implorer sa clémence.

Quelques heures plus tard, tout est consommé. Le Basileus, contraint et forcé, a annoncé son abdication devant l’armée, qui a hurlé de joie quand il a nommé Staurakios pour lui succéder. Aussitôt après, on tonsurait Léonce sans ménagement. Revêtu d’un froc de grosse toile, celui qui s’appelle maintenant frère Eustathe a prit le chemin de la côte, où un navire rapide l’attend.

Alors qu’il s’éloigne du camp, c’est le soulagement qui prédomine dans l’âme de Léonce : il s’en tire plutôt bien, surtout en comparaison de ses ministres, dont les cris affreux retentissent dans le camp, là où des soldats éméchés s’appliquent à leur ôter le nez et la vue.

Deux jours plus tard, Staurakios faisait une entrée triomphale à Conspantinotle. Le peuple si versatile de la Capitale l’acclamait comme il avait acclamé Léonce III quelques semaines plus tôt. Il n’y avait eu aucune réelle opposition : la famille de Léonce, enfermée dans le Palais, avait bien tenté une vague résistance, mais la Garde Impériale, réaliste, avait tôt fait d’ouvrir les portes et d’écrouer ceux qu’elle était censée protéger.

La capitale impériale s’offrait maintenant au nouveau Basileus qui en parcourait, émerveillé, les larges avenues à la tête de son armée. A vrai dire, Conspantinotle méritait bien les superlatifs dont le Monde l’avait affublé. Reine des Cités ! Ecrin de Sapience, Châsse de Sainteté, Foyer de Prudence ! Mère Aimante, Cité Illustre ! Capitale du Monde, Rose de Vertu, Gloire Terrestre !

Mais, alors qu’il jette un œil vers le Palais, Staurakios se rembrunit. Car d’autres qualificatifs lui viennent à l’esprit : Conspantinotle ; Reine des Poignards, Antre du Crime, Matrice des Complots, Vipère Homicide. Et Staurakios comprend maintenant avec une absolue certitude que les champs de bataille qu’il a écumé au cours de sa brillante carrière militaire ne sont que roupie de sansonnet au regard des combats qu’il va devoir mener au cœur de cette ville aux alcôves sombres et aux ennemis masqués. Si loin des montagnes de sa Sophène natale, le frustre militaire, soldat couronné davantage que Basileus, sait qu’il manque de soutiens dans la Capitale. Il ne connait personne dans cette aristocratie corrompue dont il se méfie comme de la peste ; ignorant des querelles théologiques et des rivalités de Cour, il appréhende les embûches qui l’attendent.
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