Rencontre avec l'Empereur

Messages : 7 Date d'inscription : 06/10/2009

Alexis Doukaris, un ancien plébéien qui avait été élevé au rang de patricien (aristocrate) et qui été membre du sénat de l’Empire bytanzin, grâce à la volonté de l’Empereur Léonce III, et surtout afin de le faire taire, se dirigeait vers le palais impériale pour faire la connaissance du nouveau maitre de l’Empire.

On disait de lui qu’il été un grand combattant mais un piètre administrateur. Alexis pensais que se serais le bon moment pour se faire une place dans le pouvoir, afin de conseiller se nouvel Empereur.

Lorsqu’il arriva au palais on lui demanda la raison de sa venue, il expliqua que c’était pour rendre conte de quelque chose à l’Empereur. On le fouilla et il dut remettre son épée au garde. On le fit ensuite entré dans la salle du trône où l’empereur était présent.

Il s’inclina humblement devant le maitre absolu de l’Empire.

Messages : 11 Date d'inscription : 07/10/2009

Le Palais était en plein remue-ménage. Des hordes de serviteurs affairés couraient en tout sens, remplaçant l'emblême des Léonciens par celui de Staurakios.
Ci et là, le sol était humide de sang, là où les sbires du nouveau Kyrios avaient égorgé quelques eunuques ou ministres considérés comme trop fidèles à Léonce.
Les derniers héritiers du précédent Basileus, son jeune fils et sa fille débile, avaient été écroué à la prison Dalassène, en attendant que leur sort se décide.

Au milieu de tout ce tohu-bohu, Staurakios semblait perdu et renfrogné. Rencogné sur le trône, il discutait d'un ton maussade et rogue avec son âme damnée, un affranchi turcose du nom de Bardas.

Devant les deux hommes, une foule ininterrompue de quémandeurs défilaient. Les aristocrates venaient faire allégeance, les hauts fonctionnaires tentaient de sauver leur tête et leur poste, les ambassadeurs étrangers venaient prendre la mesure du nouveau maître de l'Empire.

Enfin vint le tour de Doukaris. Celui-ci se contenta de s'incliner, ce qui indisposa quelque peu Staurakios, qui aimait à ce que l'on se prosterne jusqu'à terre devant lui.
Il fixa Doukaris d'un oeil renfrogné, puis fit un geste à Bardas qui parla, d'une voix incroyablement arrogante pour quelqu'un qui était encore un esclave il y a quelques années:

- Qui es tu, et que veux tu ?

Messages : 7 Date d'inscription : 06/10/2009

Alexis Doukaris votre majesté, sénateur de l’Empire et humble serviteur de votre personne.

Il s’inclina une nouvelle fois.

Je suis venu afin de voir qui été le nouveau maitre absolu de l’Empire et pour lui procurer mon aide afin de… … de… conseiller sa grande altesse.

Il n’était pas sur de ces dernières paroles, mais tant pis il devait tenter sa chance. Il pourrait ainsi être influant auprès de l’Empereur pour mettre en œuvre un plan de reforme de l’Empire qui doit faire face aux crises intestines qui suivent chaque successions chaque famine et qui plonge l’Empire dans une profonde inertie se qui est du pain béni pour les ennemis.

Je pense qu’avec mon expérience en tant qu’ancien gouverneur de la ville de Thane, je pourrais être de précieux conseils dans la tâche qui vous attend.

Messages : 11 Date d'inscription : 07/10/2009

L'insolent Bardas s'apprêta à répondre, mais le Basileus le fit taire d'un geste, puis s'adressa à Doukaris:
- Très bien. Je suppose que tu connais également à la perfection ce ramassis de bavards qu'on appelle Sénat ?
Je te nomme Curopalate. Tiens toi à mes côtés à partir d'aujourd'hui. J'ai l'intention de convoquer dans les jours qui suivent tous les ministres et les sénateurs de Léonce. Tu me donneras ton avis sur chacun d'eux.

S'adressant à un autre collaborateur:
- A ce propos... Tzikas ! Où est le Grand Logothète ? Qu'il vienne ici tout de suite ! C'est lui que je veux voir en premier !

Le dénommé Tzikas, un homme au tein basané, répondit avec un accent à couper au couteau:
- Le Grand Logothète Johannès a disparu de la Ville, Seigneur.

- Bah, qu'on m'amène son subordonné, dans ce cas !

- Mais c'est à dire que... la quasi-totalité des fonctionnaires du Trésor s'est enfuie, Autokrator Isopostole...

La voix de Staurakios tonna dans la grande salle, figeant les serviteurs de terreur:
- COMMENT ? Tzikas, débrouille-toi comme tu veux, mais je veux un responsable du Trésor devant moi, MAINTENANT !

Plusieurs solliciteurs lèvent discrètement le sourcil avec mépris: s'il en était encore besoin, le nouveau Basileus vient de prouver qu'il est un rustre complet: jamais on aurait vu un Basileus digne de ce nom élever la voix. Décidément, l'Empire est tombé bien bas pour qu'il ait à sa tête un métèque atrabilaire...

Messages : 21 Date d'inscription : 06/10/2009

Une demi-heure plus tard, Olybrios Glycère est traîné dans la salle du trône par deux géants à la peau sombre. Le petit homme gigote pitoyablement entre les soudards, mais ses jambes se débattent vainement dans le vide.

Au pas de course, il est porté jusqu'au devant de l'Autokrator Staurakios, où les soldats le jettent aux pieds de l'Empereur et le maintiennent au sol sous le poids de leurs caligae. Désespéré, le pauvre percepteur relève la tête et plisse les yeux pour tenter d'apercevoir une figure connue.

- Pitié !... Non !... Pitié, pas moi !... marmonne-t-il dans sa barbe, sûr de son destin.

Ses supplications sont purement formelles. Il sait pertinement qu'on ne peut pas attendre de grâce de la part du terrible général Staurakios. Il a vu de ses yeux son supérieur hiérarchique, Maître Gavriel Komnenos, se faire égorger dans ses bureaux de l'Office du Trésor le jour même de l'entrée triomphale du Préféré des Armées.

Maître Komnenos était le neveu d'un ministre du Kyrios Léonce. Impossible, dans un cas comme celui-là, d'échapper au fil de l'épée.

Olybrios Glycère sait aussi qu'il ne manque pas d'ennemis mortels. Il a ruiné plus d'une affaire marchande, confisqué plus d'un latifundium. De plus, ses yeux imparfaits ont cru reconnaître dans la foule des solliciteurs un jeune Italesque, quelque Talin disparu il y a plus de trois ans, dont il a fait saisir la propriété dans une province d'Azie. L'heure de la vengeance de ce schismatique est-elle venue?

A nouveau, par pure forme, le percepteur condamné pousse un gémissement :

- Je n'ai rien fait !... Pitié, Kaisar !...

Messages : 20 Date d'inscription : 06/10/2009

Nulle représentant de l'institution officielle de l'Empire n'était encore arrivée à la Domus Theodulae afin de reconnaître, de manière on ne peut plus officielle comme l'institution qu'elle était, le nouveau Basileus Staurakios. Non, il ne s'agissait pas de l'armée puisque c'était cette « institution » qui avait amené au pouvoir le nouveau César, et puis son rôle était des plus officieux. La tradition voulait en effet que l'armée acclame le nouveau souverain : en réalité elle le faisait puisque sans le soutien militaire, il ne pouvait y avoir d'Empereur stable. Était-ce le Peuple alors ? Bien entendu que non... certes, le nouveau souverain était toujours dans l'obligation de se présenter au balcon pour se faire confirmer par acclamation. Mais le Peuple l'acclamait toujours, et lorsqu'il était réticent, les épées et lances de l'armée l'aidait à soutenir son nouveau souverain.

Alors de quelle institution parlions-nous ? Mais du Sénat bien entendu. Enfin pas tout à fait... à vrai dire, un seul individu membre du Sénat venait se présenter au nouveau Basileus. Soumission sincère, stratégique ? Peu importait à vrai dire... Théodose Justinius était ambitieux mais également d'un grand patriotisme. Patriotisme ? Qu'était-ce que cela ? Peu de personnes en connaissaient encore le sens. Peu importait pour les citoyens de l'Empire de manière générale d'être soumis à l'autorité du Basileus qu'à celle des Halawites ou Bougres. Oui, Théodose Justinius se considérait comme patriote, parce que cela était inscrit dans sa nature.

Fils d'un père pêcheur originaire de Paropamise dans le Levant et d'une mère paysanne de Morélie, il était le produit de l'est et de l'ouest de l'Empire. Son père, Anatase Justinius, s'était engagé dans l'armée et avait réussi à faire fortune grâce aux multiples butins résultant de ses campagnes. Son oncle, Andropos Gallus, avait quant à lui fait fortune dans le commerce. Son père, reconnu comme un grand militaire avait été élevé à un des plus haut grade du thème du Ponant après de nombreuses luttes contre les Bougres, celui de Tourmarque. Mais voilà peu, il était mort face au terrible Jean-Bougre Ier. Son oncle l'avait alors adopté, celui-ci n'ayant pas d'enfant mâle, au moment même où l'Empereur Demetrios VI montait sur le trône (pour deux mois seulement). Son oncle était mort il y a un mois.

Théodose était donc devenu sénateur, remplaçant son oncle. Il avait 25 ans. C'était jeune. Très jeune. Et il représentait donc plusieurs mondes en lui-même... les « humiliores », les patriciens, les militaires, les négociants, l'est et l'ouest. Et aujourd'hui, il tentait un pari : se faire remarquer, prendre sur lui de se mettre à dos le Sénat entier – qui donc n'avait toujours pas reconnu l'Empereur – en venant se soumettre en son nom mais aussi en celui du Sénat... de manière à mieux pouvoir lui proposer ses services. Ainsi, après de multiples fouilles bien plus importantes que sous Léonce III, preuve que Staurakios était plus avisé et intelligent que son faible prédécesseur. Il connaissait les histoires des Basileus assassinés par leurs proches, des émissaires ou des requêteurs. Lorsqu'il put enfin entrer dans la Salle du Trône, il vit l'Empereur assis sur ce trône majestueux, entouré de deux lions sur le côté. Et ce qu'il vit l'époustoufla : le Basileus... sur son trône... s'élevait dans les airs, comme son oncle le lui avait rapporté lorsqu'il avait été reçu par l'Empereur. Ouvrant la bouche, il la referma bien vite. Il fallait garder sa contenance face au Basileus – même face à un prétendu rustre -. Alors, selon la tradition, il s'avança un peu puis arrivé au pied des marches du trône, il se mit à genoux puis se prosterna, son front touchant le sol de marbre blanc. Il attendait désormais que l'Empereur parle ou l'autorise à se relever et donc à parler.

Messages : 11 Date d'inscription : 07/10/2009

Avec une impavidité hiératique, le Basileus fixe les deux prosternés - l'un contraint, l'autre bénévole - avec un regard dépourvu de la moindre aménité.

Sur sa droite, son âme damnée, l'insolent affranchi Bardas, descend quelques marches et se poste devant le corps ramassé du malheureux percepteur;

- C'est donc toi le responsable du Trésor ? Nous en savons beaucoup sur toi; tu mangeais à la table de l'usurpateur Léonce ! éructe Bardas qui manifestement n'a pas la moindre idée de l'importance réelle de l'homme qu'il a en face de lui.
Tu mériterais cent fois la mort, chien ! Mais le Souverain Autokrator, dans Sa grande mansuétude, t'offre la possibilité de te racheter. Dis nous l'état des coffres impériaux, rèvèle nous l'emplacement des trésors cachés, hic et nunc !

D'un air mauvais, Bardas se tourne ensuite vers le nouveau venu:

- Et toi, qui es tu ? Le Kitonite dit que tu prétend venir au nom du Sénat. Mais le Sénat est déja ici, en la personne du Clarissimus Doukaris !

Quelques mètres plus loin, sur le gigantesque trône impérial, Staurakios s'autorise un sourire. Son fidèle Bardas joue à la perfection son rôle de chien hargneux. Très lentement, il se penche sur sa gauche et murmure à Doukaris quelques mots:

- Toi qui connais tout de cette Ville, que peux tu me dire de ces deux hommes ?

Messages : 7 Date d'inscription : 06/10/2009

Alexis fut surpris que l’empereur lui demanda déjà conseil mais si tell était le désire du maitre de l’empire… Alexis se remémora les deux homme, le percepteur et le sénateur.

Altesse, le premier est Olybrios Glycère, il n'est que percepteur, mais quel percepteur ! Sa visite fait trembler même le plus honnête et le plus riche des marchands de la ville. Il doit être le meilleur agent du fisc de tout l’Empire.

Le second quant à lui, c’est Théodose Justinius, un sénateur de la faction des argentarii. Il est un fervant patriote enfin c’est se que laisse entendre ses discours.

Messages : 21 Date d'inscription : 06/10/2009

A la grossière accusation de l'affranchi Bardas, le percepteur, les joues rouges d'excitation, se récrie vivement :

- Calomnie ! C'est pure calomnie !

Frappant son front sur le sol poussérieux avec empressement, il se tourne en direction du trône. Il ne distingue que deux paires de jambes : celles, augustes, de l'Autokrator et celles, périssables et éphémères, d'un mystérieux conseiller qui lui est inconnu.

- Ô Grandissime Basileus, il ne faut pas croire ces mensonges ! Je n'ai jamais dîné à la table de l'ursupateur Léonce ! geint-il en n'hésitant pas à cracher sur le beau marbre à la prononciation du nom du prédécesseur renversé.

- Je suis un fidèle serviteur de l'Etat, et l'Etat c'est Toi, ô Nobélissime et Absolu Kyrios !
Tu est grand et beau et invincible et... enchaîne-t-il, se frappant le visage sur les dalles, en cadence.

Soudain, Maître Glycère, le fameux collecteur d'impôts, se reprend:

- Ô Kaysar, les coffres sont...

Que lui dire? La vérité? Qu'ils sont vides, que tout est volé, gaspillé, perdu? Non ! Les porteurs de mauvaises nouvelles n'ont pas un sort enviable dans la Glorieuse et Civilisée Bytance : ils sont affreusement mutilés et vendus comme esclaves !

- Ils sont peu remplis, à vrai dire... Hum ! Mais ce n'est pas catastrophique, Altesse, les trésors cachés dont parle cet esclave (regard meurtrier de Bardas) sont à vos pieds ! Ici, à Conspantinotle qui regorge de richesses, ou dans la proche province d'Atropatène, populeuse et industrieuse, qui est retard sur les impôts de cette année... ment-il, prêt à extorquer les négociants une seconde fois en six mois.

- J'irai en Ton auguste nom, Basileus ! J'irai réclamer ce qui Te revient de droit !

Messages : 20 Date d'inscription : 06/10/2009

Théodose Justinius quant à lui, avait quelque peu relevé la tête, afin de scruter les visages de Glycère, de Bardas et de l'Empereur. Il sourit légèrement face aux accusations de l'affranchi Bardas et les récriminations du percepteur. Le percepteur mentait probablement, il n'en savait rien... Il savait juste qu'annoncer que les coffres étaient vides à un Basileus nouvellement investi était très mal vu, et pouvait coûter la vie. Il le comprenait donc.

Il resta dans cet état de semi-procrastination, attendant que le Kaysar l'autorise à parler...

Messages : 11 Date d'inscription : 07/10/2009

Le soudain retour du dénommé Tzikas interrompit les suppliques de Glycère.
Triomphalement, le sbire annonça à l'Empereur:- Ô Saint Autokrator ! Nous avons retrouvé le Grand Logothète Johannès ! Il tentait de prendre la fuite sur un navire chargé de ses biens et de sa famille ! Dois-je l'amener devant toi ?

Le Basileus jeta un bref coup d'oeil vers le corps rampant de Glycère, puis répondit, un sourire mauvais aux lèvres:
-Non, je n'ai plus besoin de lui... Crève lui les yeux et confisques ses biens.

Puis, s'adressant à Olybrios:
- Glycère, relève toi. Tu es dès à présent Logothète de mon Trésor. Applique toi à faire ce que tu a dis, et tu seras récompensé... Mais qu'un seul Nomisma s'égare dans ta poche, et tu rejoindras Johannès dans le monde de l'obscurité !

Ceci réglé, le Basileus s'adresse à l'homme qui est resté en arrière, et que l'affranchi Bardas toise d'un air mauvais;
- Théodose Justinius ! Parle ! Qu'as tu à me dire ?

Messages : 21 Date d'inscription : 06/10/2009

Glycère accueille la décision impériale avec un immense soupir qui n'échappe à personne dans la grande salle du trône.

- Merci, Ô Saint Basileus, merci, je serai digne, merci, merci, que Khrestos veille sur l'Empire, merci !... murmure-t-il ensuite, tout en s'éloignant de l'Autokrator en rampant à reculons.

Il ne se relève qu'après avoir disparu du champ de vision de Staurakios, derrière l'immense foule des solliciteurs. Immédiatement, il se dirige vers la sortie du palais, alternant la marche rapide du persécuté et la course effrénée du déserteur.

Sous l'oeil amusé des factionnaires de la garde impériale, il quitte la Domus Theodulae en trébuchant sur les marches d'un escaliers monumental.

Quelques minutes plus tard, il débouche sur le forum.
Sa famille et ses amis s'y étaient rassemblés, catastrophés par sa soudaine arrestation. On ne croyait pas revoir Olybrios vivant, si bien que la surprise de son arrivée fut, dans premier temps, mal interprétée.

- Tu as réussi à t'enfuir ! Viens, mon oncle ! J'ai vu une barque abandonnée dans le port, rien n'est perdu ! s'écrie Manouel Glycère, son remuant neveu, inscrit aux cours d'un renommé philosophe (soupçonné de paganisme) et s'imaginant pouvoir vivre des petits poèmes qu'il compose pour les dames et les clercs.

- Non, il faut te camoufler dans le matelat de ma litière et t'exfiltrer par la Porte de Conspance ! préfère Sebastos Glycère, son frère aîné, chef de la police d'un district de Conspantinotle.

- Mais enfin, comment as-tu faussé compagnie à ces deux rustres, mon époux? demande, quant à elle, sa douce femme Clémentia, quelque peu perplexe.

Elle a raison de l'être, permettant ainsi à Olybrios de raconter son expérience traumatisante. La nouvelle est accueillie avec jubilation. On se propose solennellement de fêter ce grand événement. Olybrios, cependant, refuse. Il doit s'embarquer immédiatement pour Atropatène et ramener de l'or au Basileus. S'il échoue, il est promis à un sale destin !

Messages : 20 Date d'inscription : 06/10/2009

Théodose releva la tête bien qu'il était toujours prosterné face au divin souverain de l'Empire, les genoux contre le sol de marbre et le dos courbé. Il savait qu'il allait jouer une partie des plus serrées. Mais il le fallait bien pour sa famille et pour l'Empire. Il tenta de s'exprimer de la voie la plus assurée possible et du ton le plus insensible qui soit :

- Kyrios, il avait pris le choix de l'appeler de suite par ce terme de « maître ». Je... je me présente donc comme Theodose Constant Justin Justinius, fils d'Anastase Constant Justin Justinius, Tourmarque du thème du Ponant et d'Aurélia Constantia Gallus, soeur de mon oncle Andropos Gallus, riche commerçant de l'Empire et qui détient une flotte de quatre navires au port. Mon père est mort en combattant les Bougres de Jean-Bougre I^er. Pour les immenses services qu'il rendit au... au trésor, mon oncle a été anobli et fait sénateur. Il m'a adopté à la mort de mon père, il y a cinq ans. Ce même oncle est mort il y a un mois – paix à son âme – et je suis donc devenu sénateur en remplacement de celui-ci.

Il déglutit difficilement, sa bouche étant des plus sèche, mais il s'efforça de continuer son récit :

- Ô Noble, Généraux et Majestueux Empereur de l'Univers. Je ne représente aucune faction, aucun parti, aucun clan. Le Clarissimus Doukaris t'as dit que j'étais un argentarii, mais il n'en est rien. Je suis un Bytanzin, loyal et dévoué serviteur de ta personne et sénateur. Et c''est au nom de cette institution... euh... et non pas au nom de ma personne comme le loyal et honorable Alexis Doukaris, que je t'apporte aujourd'hui la soumission pleine, entière, sincère et des plus loyales de la Cu... Curie sénatoriale. Je suis mandaté en l'espèce pour t'apporter l'allégeance du Sénat et partant du Peuple. Et je m'associe pleinement à cette initiative... euh... et je te prie de disposer de moi selon tes vœux. Euh... je serai des plus honorés et heureux de pouvoir servir la patrie, l'Empire et ta Grande et Glorieuse personne, Ô Basileus.

Puis levant le bras à l'émoraine, il dit :

- Gloire et fidélité Ô Grand César, Dieu nous comble de ta venue providentielle. Merci Ô Seigneur de nous donner un tel souverain, Basileus des hommes et des âmes, nous nous soumettons pleinement à son autorité.

Il reposa alors le front sur le marbre, pensant qu'il avait assez bien réussi son passage.

Messages : 11 Date d'inscription : 07/10/2009

Le Basileus hocha la tête d'un air appréciateur:
- Je connais le nom des Justinii. Ils donnèrent de nombreux serviteurs à l'Etat, et leur courage fut souvent le coeur et l'âme de nos armées.
J'ai une tâche à vous confier, à vous deux, Clarissimi Doukaris et Justinius. Je vous charge de vous en retourner au Sénat, et d'y préparer ma venue, afin que demain l'Auguste Curie reçoive officiellement la nouvelle de mon avénement.

Staurakios avait pris soin de bien choisir ses mots: Il n'entendait absolument pas reconnaitre au Sénat une quelconque participation à son avénement, du moins pas avant d'avoir pu prendre la mesure de cette assemblée qu'il connaissait très mal. Il poursuivit:
- Ensuite, entouré des Sénateurs, je paraitrai au peuple depuis le Palais des Thermes. A ce moment,... Nous verrons ensemble de quelle manière vous, Clarissimi Doukaris et Justinius, ainsi que vos illustres collègues, pouvez être utiles à l'Empire.

Messages : 20 Date d'inscription : 06/10/2009

Souriant de se voir ainsi adoubé par le Basileus dans la digne dynastie des Justinii, qu'avait inauguré son père, quand les Gallus – la famille de sa mère et de son oncle dont il était l'ultime représentant désormais – faisaient depuis longtemps partie de l'aristocratie du négoce. Il baissa le front jusqu'à le cogner contre le marbre. Il se fit très mal, mais il ne laissa pas échapper un gémissement. Finalement, il dit à l'Empereur :

- Ô Grand Basileus, Splendeur de la Terre, nous te remercions de ta confiance et nous nous en montrerons digne. Tu seras reçu comme tu le mérites, Ô Kyrios. Et je t'assure que je suis prêt à te servir de tous les manière que tu jugeras utiles et dignes pour Conspantinotle.

Il se retira alors, se relevant entièrement, sauf la tête. Une fois sorti de la Salle du Trône, il tourna les talons et se mit à marcher à vive allure. Il était jugé digne d'être sénateur. Il fallait que le Basileus le juge désormais digne d'être un de ses plus proches conseillers.