Les rues retentissaient de clameur de liesse. La populace s'amassait en grande presse sur le chemin de la procession impériale, qui, en ce jour de l'automne 1309, se dirigeait vers le Sénat afin d'y renouveller l'antique rite laïc du couronnement du Principes par ses pairs.
Le Basileus marchait à pied, symbole d'une simplicité orgueilleuse et moraine, bien loin des fastes orientaux qui primaient depuis près de dix siècles. Devant lui, cinquante gardes impériaux portant le faisceau. A ses côtés, le Métropolite Christophore, seul écclésiastique de haut rang qu'on eut trouvé en ce jour de fête. Suivant immédiatement l'Empereur; dix jeunes gens issus de l'aristocratie, rendus nerveux par ceux qui les suivaient: cinquante archers Marsaliens, halawites fanatiques et garde fidèle de Staurakios depuis de longues années.
Lentement, la procession arrivait à destination. Une fois passé le carrefour de la Via Egnatia et de la Via Theodula, l'imposant et magnifique Palais du Sénat s'offrait aux yeux.
En haut des marches, les Sénateurs attendaient le nouveau maître de l'Empire...